Le spectacle virtuel et vivant utilise simultanément les arts vivants et les arts virtuels. Il se déroule sur une scène de théâtre, les artistes comédiens danseurs chanteurs évoluent sur la scène et interagissent avec des contenus virtuels ( films numériques) mis en scène par vidéoprojection. Sans interaction le support/media video-projetée fait souvent office de décor en un trompe l’œil. Mais s’il est « vivant » il peut se modifier instantanément et interagir avec les artistes réels. Et l’inverse bien entendu. On parle alors d’interaction entre le vivant et le virtuel.
Le metteur en scène doit définir, penser un langage pour que les interactions se produisent et soient crédibles. Ca s’écrit comme un scénario. Mon expérience m’a appris qu’il est très facile de produire de l’interactivité vivant virtuel, car c’est toujours spectaculaire, mais ça ne fait pas un spectacle, il faut savoir faire converger le vivant et le virtuel pour qu’il soient pertinents artistiquement . Pour que le résultat de cette interaction ait du sens tout simplement.
Ne pas confondre réalité virtuelle et réalité augmentée.

La réalité augmentée ajoute des éléments virtuels dans un environnement existant, concret, réel ( comme des écrans interactifs transparents, des capteurs qui traitent des informations autres que la vision, le toucher, le son).
La réalité virtuelle est un « trompe l’œil ». Le réel se projette, s’immerge jusque dans le virtuel . Le casque de réalité virtuel par exemple ajoute une composante virtuelle à notre perception réelle ( visuelle ) .
Nous devons représenter dans la conception de l’objet virtuel des éléments réels que notre cerveau interprétera comme connus. Le concepteur d’un monde virtuel, s’il veut être compris, se doit élaborer un langage de réalisation qui émule nos sens réels ( vision audition odeur toucher etc.). La force d’un univers virtuel est que l’on peut inventer de nouvelles perceptions , surprendre, donc créer, puisque c’est le cerveau que l’on bluffe finalement. La porte au « magique créatif » s’ouvre. C ‘est fabuleux.
Le curseur résultant de ce type de création spectacle virtuel et vivant se promène, selon les choix du concepteur, entre le réel pur et le virtuel pur. Il faut expliquer ce qu’est le virtuel pur : d’abord est t-on capable de le percevoir ou de l’imaginer ? S’il est pur, ce virtuel échappe à toute analyse de notre cerveau. Le metteur en scène de ce type de spectacle doit donc donner matière au spectateur à comprendre un minimum. Il doit travestir le virtuel pur en y intégrant du connu de notre réalité (donc du réel).
Si le spectacle virtuel et vivant créé est volontairement basé sur un langage d’interaction réel/virtuel sans légende connue du participant ou du spectateur, ça devient une EXPÉRIMENTATION, une EXPÉRIENCE. Ca s’appelle une installation.
Marc Joseph SIgaud,metteur en scène d’interactions vivantes et virtuelles.
Si le spectacle virtuel et vivant créé, est volontairement basé sur un langage d’interaction réel/virtuel avec une légende comprise du participant ou spectateur, ça devient un spectacle ou le récit émerge et donc meilleure maitrise de la transmission du message ou de son intention.
Le créateur dispose donc d’une plage de réalisation entre réel pur et virtuel pur . A chacun de positionner le curseur où il le souhaite.
Personnellement dans mes spectacles j’aime placer le curseur au milieu, ce qui permet d’apporter une dimension poétique émotionnelle et troublante tout en maitrisant la compréhension par le spectateur de mes intentions.
Je me promène ainsi, selon mes créations, entre ces deux limites et j’aime me surprendre moi-même dans l’inconnu qui s’ouvre à moi ou que je provoque….